Projets
Projet 85 – Un acte de naissance pour chaque enfant au Nord-Cameroun
Description
Durée : 12 mois
Promoteur : IDAY-Cameroun
Bénéficiaires : 1000 enfants
Budget total : 54 755 €
Financement extérieur recherché : 42 509 €
Projet
Officiellement ils n’existent pas et sont appelés les enfants fantômes. Ils sont 230 millions dans le monde et on estime qu’en Afrique de l’Ouest et du Centre, ils sont plus de 40 millions. Aucun État et aucune administration ne les reconnaissent. Ils n’ont été enregistrés nulle part. Ils n’ont pas d’identité légale, ni de nationalité, il est impossible pour eux de se présenter aux examens scolaires nationaux et obtenir des certificats, de postuler à un emploi ou de bénéficier d’un cadre légal pour le respect de leurs droits fondamentaux.
Or selon l’Article 7 de la Convention des Nations Unies pour les droits de l’enfant : « L’enfant est enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d’acquérir une nationalité ».
On estime que les peuples autochtones de la région du Nord-Cameroun (Septentrion) se chiffrent à plus d’une dizaine. Ces peuples cohabitant avec les traditions nomades et subissant l’influence des cultures ancestrales, se déplacent très souvent d’une campagne à une autre au gré des saisons. Une mobilité qui rend souvent difficile le suivi et l’enregistrement des naissances. Aujourd’hui, 4 enfants sur 10 du Septentrion ne disposent pas d’acte de naissance. Les jeunes autochtones et particulièrement les jeunes filles en sont les principales victimes.
De manière générale, le processus d’enregistrement des naissances est amoindri par des difficultés et des obstacles identifiés comme étant:
– L’analphabétisme et l’ignorance : c’est la barrière la plus importante qui affecte l’enregistrement des naissances. En effet, la population ne comprend pas l’importance de l’enregistrement ; pour bon nombre de parents qui ne font pas enregistrer leurs enfants, c’est soit qu’ils « ne savaient que l’enfant devrait être enregistré » ou « ne savaient pas comment il fallait l’enregistrer» ;
– Les barrières politiques ;
– Les barrières dans l’application des normes législatives : les obligations découlant de la Convention relative aux droits de l’enfant ;
– Les barrières administratives ;
– Les barrières géographiques : la plus évidente tient à la distance entre le lieu de naissance et le centre d’État civil le plus proche. Plus la distance est grande, plus il sera difficile et couteux pour les parents d’aller faire enregistrer leurs enfants ;
– Les barrières socio-culturelles : avec les pratiques discriminatoires où dans certaines localités l’enregistrement des naissances est souvent entravé par une discrimination sexiste qui interdit l’intervention des femmes dans ce processus. De ce fait, si le père est absent, l’enregistrement court un grand risque d’être retardé ou de ne pas se faire. De plus, la mère peut elle-même ne pas posséder de pièce officielle (acte de naissance, CNI) ne peut déclarer une naissance.
Objectifs
Général
Contribuer à l’enregistrement des faits d’état civil et l’accès à l’éducation pour les populations vulnérables autochtones de la Région du Nord du Cameroun.
Spécifiques
Améliorer les enregistrements de naissance des enfants parmi les populations autochtones vulnérables de la Région du Nord du Cameroun.
Résultats attendus
> 1000 actes de naissances sont délivrés aux populations autochtones vulnérables de la région du Nord, avec un focus sur les jeunes filles et les femmes.
> Les autorités traditionnelles, les accoucheuses traditionnelles, les leaders communautaires ainsi que la communauté sont sensibilisés sur l’importance de déclarer systématiquement les naissances.
> Les relais communautaires et les autorités traditionnelles et religieuses sont formés sur la Convention relative aux droits de l’enfant et le droit à l‘éducation pour tous.
Le projet se déroulera dans la logique des approches participatives, qui placent les populations elles-mêmes au centre du processus de développement. Dans le cas qui nous concerne, les populations seront appelées à prendre part à toutes les étapes du processus d’élaboration de leurs actes de naissance.