Projets

Contexte
Le Burkina Faso comme beaucoup de pays africains est un pays où cohabitent de multiples religions. La commune de Kaya, située à environ 100km au nord- est de la capitale, comprends ainsi 55% de musulmans, 25% de chrétiens, 10% d’animistes et 10% de personnes pratiquants d’autres religions.

Les foyers coraniques dans lesquels bon nombre de parents musulmans envoient leurs enfants étudier sont très répandus. Ces enfants sont les talibés, aussi nommés “garibous”. Les parents y envoient leurs enfants pour recevoir une éducation de base mais bien souvent, ils n’ont pas les moyens financiers pour assurer une subsistance et encore moins les frais scolaires. ces foyers ne bénéficient pas de ressources financières et matérielles pour dispenser un enseignement de qualité permettant aux futurs adultes de contribuer efficacement au développement de leur pays. De ce fait, les talibés se retrouvent très souvent obligés de mendier dans les rues au lieu d’apprendre à lire et à écrire.

L’oubli de ces anciens modèles d’éducation par les autorités nationales, du fait d’une méfiance générale des pouvoirs publics à leur égard, la non intégration de ces modèles dans le système éducatif ainsi que l’extrême pauvreté qui frappe la population permettent de comprendre pourquoi les talibés se retrouvent en situation très précaire.

Pour tenter d’enrayer le problème, l’association burkinabée AVAD a initié un projet d’amélioration de la qualité de l’enseignement et de réinsertion professionnelle des talibés. AVAD envisage en premier lieu de lancer une enquête au sein de la commune de Kaya afin de répertorier les foyers coraniques et le nombre de talibés. Des ateliers de sensibilisation où seront conviées les autorités locales, les leaders religieux, les parents d’élèves, les maîtres coraniques ainsi que les organisations de la société civile de Kaya seront également organisés. Ils permettront de poser clairement le problème des talibés et des foyers coraniques mais aussi d’avoir une réflexion sur la manière de transformer ces foyers en écoles coraniques et de les intégrer dans le système éducatif formel au Burkina-Faso.
Des sessions visant à renforcer les capacités pédagogiques des maîtres coraniques seront aussi organisées. Elles sensibiliseront les maîtres coraniques sur le bien fondé d’un enseignement de qualité pour contribuer au développement du pays. Des ateliers de formation professionnelle seront crées en partenariat avec la commune de Kaya pour permettre aux talibés ayant l’âge minimum légal de travail de recevoir une formation qualifiante dans le métier de leur choix.
Afin d’assurer le financement des écoles coraniques, AVAD a prévu de lancer des activités génératrices de revenu en collaboration avec les parents d’élève.

Général
> Promouvoir l’accès à l’éducation de qualité pour tous les enfants et jeunes talibés de la commune de Kaya.
Spécifiques
> Susciter le débat et mener un plaidoyer politique pour l’accès à une éducation adaptée et de qualité pour les talibés de la commune de Kaya mais également pour la reconnaissance officielle des écoles coraniques et leur intégration dans le système éducatif actuel.
> Améliorer la qualité de l’enseignement dispensé dans les écoles coraniques par le renforcement des capacités pédagogiques des professeurs.
> Favoriser l’insertion de 30 talibés/ an ayant atteints l’âge minimum légal de travail dans les ateliers de la commune de Kaya visant à l’apprentissage d’un métier.

> Le nombre des foyers coraniques et de talibés dans la commune de Kaya sera connu avant la fin de l’année 2014.
> Au moins 500 talibés/ an (toute commune confondue) seront alphabétisés et auront acquis la connaissance du français.
> 30 talibés/ an issus de la commune de Kaya auront reçu une formation professionnelle de qualité.
> La reconnaissance et prise en charge du phénomène des enfants talibés par les autorités locales et nationales devient effective à Kaya et ensuite sur une échelle nationale.