IDAY face au COVID-19

La situation relative au développement du COVID-19 en Afrique est encore incertaine. Ce qui est sûr, c’est que des millions d’enfants africains sont aujourd’hui déscolarisés pour plusieurs semaines et que l’impact économique de la pandémie se fera au détriment des personnes les plus vulnérables. L’UNESCO indique ainsi que 90% de la population scolaire dans le monde est aujourd’hui impactée par la fermeture des écoles, ce qui a de multiples effets sur évidemment la scolarité des enfants mais aussi leur bien-être psychosocial ou encore nutritionnel. L’école est en effet pour beaucoup d’entre eux un lieu d’apprentissage, d’épanouissement, de sécurité et de renforcement de la confiance en soi. Les enfants des familles les plus pauvres seront donc les plus impactés par cette crise, et les plus à risque d’abandonner leur scolarité définitivement. Au vu du retard qu’ils auront cumulé dans leurs apprentissages, nombre d’entre eux et surtout d’entre elles ne reprendront pas le chemin de l’école à l’issue de la crise. Les filles seront particulièrement affectées.

Face à cette situation, le réseau IDAY se mobilise à travers le continent africain !

La société civile, de par sa proximité avec les écoliers et le monde éducatif, a en effet un rôle essentiel à jouer dans la réponse à la crise. Tout d’abord, bien sûr, en garantissant que les autorités locales et nationales remplissent leurs obligations de services aux citoyens et de réponse efficace en matière d’éducation. De nombreux fonds vont être alloués aux gouvernements des pays affectés.

La société civile réalise un plaidoyer pour garantir une affectation efficace des fonds, notamment en fonction des besoins réels identifiés par les acteurs de terrain. Ensuite, en réorganisant leurs services directs à leurs bénéficiaires pour répondre aux nouveaux besoins de la crise. Les services proposés aujourd’hui par le réseau IDAY sont de deux natures :

> Participer à la prévention de la propagation du virus dans les communautés locales, par la diffusion des messages de sensibilisation et la présentation des gestes barrières. La société civile a aussi la responsabilité de participer et d’encourager la diffusion de messages clairs et exacts sur les canaux de propagation du virus, les gestes barrières et les risques de la maladie.

> Participer à la continuité scolaire des enfants, en particulier les plus vulnérables, par du soutien scolaire et psychosocial aux jeunes. Il s’agit de maintenir le lien entre l’enfant et la scolarité. Ce soutien se traduit par le maintien des relations avec le professeur, la poursuite et l’accompagnement des devoirs à domicile, les émissions scolaires radio et télévisées, les causeries éducatives, la disponibilité des équipes pour répondre aux inquiétudes des enfants, etc.

IDAY-Burkina Faso anime des émissions radios pour diffuser des messages-clés

Au Kivu, WCP, membre d’IDAY-KIVU/RDC, a démarré la production et vente de masques à bas coût pour les plus vulnérables (centre de formation en couture pour les femmes).

Restitution de l’atelier de formation portant sur le renforcement de capacités des jeunes leaders associatifs sur la communication des risques liés au COVID 19 et engagement communautaire, par les jeunes d’IDAY-Cameroun.

Activités de sensibilisation auprès des élèves par  d’IDAY-Burkina Faso à Gaoua par Prosper SINARE de l’association des enfants et jeunes travailleurs de Gaoua (AEJT/Gaoua).

> Participer à des réflexions et à des actions à moyen et long terme :
Par la promotion des stratégies d’IDAY en matière de santé en milieux scolaires :
Les jardins scolaires sont un réel moyen de sensibiliser les élèves, les enseignants et la communauté à la nécessité d’avoir une alimentation équilibrée et de prendre soin de sa santé.
La plante médicinale Artemisia annua est reconnue pour son effet immuno-stimulateur.
Le réseau IDAY renforcera donc ses actions en faveur de la sensibilisation des élèves aux vertus de la plante, leur donnant ainsi le moyen de renforcer leur immunité et de se défendre contre certaines maladies tropicales et virales (telles que celle du COVID-19) handicapant leur accès à l’école. Parallèlement à la sensibilisation en milieu scolaire, des actions de plaidoyer seront poursuivies tant auprès des autorités pour la divulgation de la plante qu’auprès d’instituts de recherches pour la mise en place d’études cliniques aux normes de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Au Cameroun, les enseignants s’organisent pour entretenir les jardins scolaires pendant la période de fermeture.

Par la réflexion et le plaidoyer autour du virage numérique en Afrique :
En ce temps d’écoles fermées, de nombreuses solutions d’apprentissage à distance sont proposées : émissions scolaires télévisées, vidéo youtube mis en ligne par les enseignants, plates-formes interactives, …. Pourtant, en Afrique, une part importante des enfants n’ont pas d’accès à l’électricité, et encore moins à une connexion internet. Même s’ils reçoivent un support numérique pour être en lien avec leur professeur, ils ne peuvent pas recharger facilement leur matériel.
La crise du COVID-19 nous montre ainsi qu’il y a énormément de lacunes en matière d’apprentissage à distance pour les écoliers du primaire et du secondaire, du fait d’une part de l’absence de système organisé pour assurer l’éducation à distance, et d’autre part des difficultés logistiques inhérentes au contexte d’Afrique subsaharienne actuel.
Le réseau IDAY estime que la réponse à ce type de crise doit être préparée en amont, de façon concertée et réaliste avec les réalités quotidiennes de vie des enfants, en particulier les plus vulnérables.

Ainsi, IDAY-Sénégal a développé un outil d’apprentissage à distance, en langues africaines. Il s’agit d’un logiciel que l’enfant télécharge sur son téléphone ou sa tablette. Ensuite, il n’y a plus besoin de connexion internet. L’enfant peut allumer le logiciel en l’absence de connexion internet et se mettre au travail de manière indépendante. IDAY-Sénégal cherche aujourd’hui des partenaires financiers et opérationnels pour déployer cet outil prometteur.

Le réseau IDAY réfléchit également à l’intérêt d’ajouter ce volet à ses actions de plaidoyer.

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