Éducation et Santé : Jardins et cantines scolaires

Campagnes régionales

Éducation et Santé Jardins et cantines scolaires

À propos

Depuis plusieurs années, IDAY intègre la santé dans ses programmes d’éducation. Dans les régions tropicales, les nombreuses maladies infectieuses graves, sont source d’absentéisme et de pertes des capacités cognitives des élèves considérées comme une cause importante d’échec scolaire. En effet, comme le Partenariat Mondial pour l’Éducation (PME) l’indique dans son rapport [1], la santé est un levier important pour l’éducation :

  • – Les interventions sanitaires pour les enfants vulnérables conduisent à 2,5 ans de scolarisation en plus ;
  • – Le traitement des parasites intestinaux et la prévention de paludisme ou malaria à l’école peuvent améliorer respectivement de 25% et 62% les résultats scolaires ; et
  • – L’apport de repas à l’école en plus de réduire de 20% la prévalence de l’anémie chez les jeunes filles, augmente le nombre d’inscription de 9% et la durée de la scolarisation de 8%.

Ces données renforcent l’action des membres d’IDAY qui implantent depuis 2009 des jardins et cantines scolaires comprenant des plantes à haute valeur nutritive pour la confection de repas et médicinales dont l’Artemisia annua. Cette plante d’origine chinoise est utilisée depuis plus de 2 000 ans contre le paludisme et autres maladies infectieuses tropicales dont les vers intestinaux. L’Artemisia annua est un complément utile aux médicaments et aux moustiquaires promus par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en particulier pour les populations vulnérables n’ayant pas accès à ces moyens coûteux.

Les cantines scolaires sont équipés de fours à économie d’énergie, permettant de réduire la quantité de bois nécessaire à la confection des repas, de prévenir la déforestation et réduire les émissions de CO2 ainsi que leur coût. Le PME souligne également le fait que les écoles sont des lieux idéaux pour fournir des interventions sanitaires simples, sûres et efficaces pour les filles et les garçons à partir de 5 ans et ce jusqu’à l’âge de 20 ans.

Une enquête au Kenya de JPAL du Massachusetts Institute of Technology (MIT) des USA montre que la vermifugation à l’école est l’action la plus efficiente pour réduire les abandons scolaires. IDAY est dès lors actif dans des domaines tels que la lutte contre le paludisme, la sécurité alimentaire et la nutrition, l’accès à l’eau potable, etc.

Cette démarche holistique répond aux priorités de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine qui souligne « la nécessité d’investir dans la science, la technologie et l’innovation en tant qu’outils multifonctionnels permettant d’atteindre les objectifs de développement du continent dans des domaines tels que l’agriculture, l’énergie propre, l’éducation et la santé ». [1]

Découvrez notre approche détaillée en téléchargeant cette fiche de présentation.

[1] https://www.globalpartnership.org/sites/default/files/docs/2018-04-09-gpe-revised-how-to-improve-health-and-learning.pdf

 

 

Pays concernés: Bénin, Burkina-Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Kenya, Mauritanie, Niger, Ouganda, RDC, Rwanda, Sénégal, Tanzanie et Togo

Les Jardins et Cantines Scolaires: santé/éducation/environnement

L’amélioration des résultats scolaires et la réduction spectaculaire des dépenses de santé dans plus de 50 écoles kenyanes suite aux plantations d’Artemisia annua dans les jardins scolaires depuis 2011 ont amené plusieurs membres d’IDAY à proposer des projets similaires. Le jardin scolaire apparait comme une porte d’entrée idéale pour sensibiliser les élèves, les enseignants, et à travers eux leur communauté, sur la santé, la pédagogie et l’environnement. Découvrez notre approche détaillée en téléchargeant cette fiche de présentation. 3 thèmes principaux sont abordés pour contribuer à l’amélioration de la fréquentation et des résultats scolaires dans les écoles:

  • – Améliorer la santé des élèves et enseignants des écoles
  • – Améliorer la qualité de l’enseignement dans les écoles
  • – Améliorer la connaissance des élèves et enseignants sur les questions environnementales

Un manuel complet (documents, liens vers des vidéos, des animations, etc…) est remis aux enseignants et reprend les différents domaines à exploiter à travers le jardin scolaire. La composition des projets varie selon les priorités des coalitions nationales. Ils peuvent comprendre des des plantes médicinales, dont principalement une ou plusieurs Artemisia, des plantes à haute valeur nutritive, de l’irrigation, l’équipement de la cantine scolaire de fours à faible consommation d’énergie, l’utilisation dans  la pédagogie par les enseignants.

Les écoles sont aussi invitées à réserver 10% de la surface de leur jardin pour la production de semences et plants pour la démultiplication de leur expérience. L’expérience montre que la taille du jardin scolaire ainsi que la disponibilité des intervenants ne permettent en général pas de produire suffisamment de plantes pour couvrir les besoins de toute l’école. Pour avoir un impact direct sur la santé des élèves, et donc une production suffisante de plantes, plusieurs options sont à envisager selon le contexte local : champs communautaires, jardins familiaux,…

Il est également important de noter que l’accès à l’eau est une composante essentielle du projet. Lorsque le contexte le justifie, les cantines scolaires sont équipées de fours à basse consommation d’énergie. Les professeurs sont encouragés à utiliser le jardin scolaire comme outil pédagogique en réalisant des exercices pratiques dans le jardin en lien avec les matières scolaires. Enseignants Sans Frontières Belgique est associé à ce volet. Les enseignants et les élèves sont invités à rejoindre un groupe Facebook privé « DUO for a Change » dont l’objectif est de mettre en contact les écoles qui au sein du réseau IDAY développent un potager et s’intéressent aux questions environnementales. Sur ce groupe, ils trouvent des documents, des vidéos, des activités didactiques afin de profiter du jardin scolaire pour aborder des thématiques telles que la biodiversité,  le respect de l’environnement, l’alimentation saine, les plantes médicinales, etc…Ils sont également invités à y faire part de leurs activités afin d’inspirer les autres. Des écoles belges sont invitées à rejoindre le groupe si elles manifestent un intérêt pour cette thématique.

Actuellement, des jardins scolaires avec une ou plusieurs composantes sont en cours de réalisation au Bénin, Burkina-Faso, Burundi, Cameroun, Ghana, Guinée, Kenya, Mauritanie, Ouganda, RDC, Tanzanie et Togo. Même si la composition des projets de jardins scolaires peut varier d’un pays à l’autre, ils ont toutefois un point commun : le plaidoyer auprès des autorités pour convaincre le gouvernement de l’insertion de ces jardins dans sa politique nationale d’éducation et de santé. Pour cela, il convient de démontrer leur impact sur la santé des élèves et leurs résultats scolaires.

Dans cette perspective, des indicateurs précis sont collectés au cours du projet. Aujourd’hui déjà, plus de 75 000 enfants bénéficient directement de ce programme dans leurs écoles ! Derrière eux, ce sont leurs familles qui sont sensibilisées à prendre soin de leur santé. Et à plus grande échelle, sur la base des résultats obtenus, les activités de sensibilisation ciblent les autorités politico-administratives chargées au premier chef de prendre les mesures adéquates pour lutter contre la pauvreté, assurer la santé et le bien-être et garantir l’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants d’âge scolaire.

Retrouvez les projets de jardins scolaires en attente de financement sur notre page projets. Et les réalisations en cours sur notre page news.

Retrouvez ici un exemple de plaidoyer mené par IDAY à travers un projet de jardin scolaire.

Retrouvez également le projet de jardins scolaires au Cameroun. Ce projet visait à intégrer des jardins potagers dans 60 écoles, sur une période de 4 ans. Découvrez le résumé des bonnes pratiques et leçons apprises de ce projet.

DUO for a change

Nos jeunes sont les acteurs de changement du monde de demain, aidons les à s’y préparer à travers une dynamique de réflexion globale. DUO for a Change est un programme d’IDAY qui met en relations des classes de jeunes, du primaire ou secondaire, d’écoles partenaires des coalitions participantes à ce programme. Ils échangent des pratiques, expériences et créations en lien avec l’environnement et le changement climatique.

Sur base des réalités contextuelles de chacun, l’objectif est d’instaurer un dialogue constructif permettant aux jeunes d’Afrique:

  • De prendre connaissance du contexte de l’autre ;
  • De créer une relation de réflexion et d’entraide entre les jeunes autour de ces thèmes de citoyenneté mondiale ;
  • De mettre en place les actions appropriées au développement d’une citoyenneté mondiale et solidaire visant à devenir acteur de changement pour améliorer leurs conditions de vie au nord comme au sud, ce qui pourra avoir comme conséquence d’éviter aux jeunes d’Afrique de se mettre dans des situations migratoires dangereuses ;
  • De donner les clés aux jeunes d’Afrique pour le renforcement d’un développement endogène ;
  • Encourager le dialogue interculturel et augmenter la prise de conscience des jeunes de leur pouvoir d’action en tant que citoyen du monde à travers un thème plus spécifique, à savoir le domaine de la biodiversité et du développement durable ;
  • Créer un jardin scolaire dans les écoles en Afrique pour améliorer la santé et la qualité de l’éducation dans ces écoles ;
  • Choisir une source d’économie d’énergie appropriée au contexte de l’école en Afrique ;
  • Inspirer des programmes nationaux de jardins et cantines scolaires dans ces pays tenant compte des réussites de ces actions initiales;
  • Valoriser les initiatives d’associations locales en Afrique qui sont actives dans ces thématiques, et porter leurs actions et leurs outils à la connaissance des jeunes.

Pour ce faire, un groupe Facebook a été crée, rassemblant élèves et professeurs des différentes écoles afin qu’ils puissent échanger entre eux. Ce groupe est régulièrement alimenté en photos et vidéos montrant les projets en cours ainsi que d’outils pédagogiques sur le thème de l’environnement.

Pour information,le budget moyen d’un jardin et d’une cantine scolaires est de 2 500 €/jardin.

Les Objectifs de Développement Durable (ODD) concernés:

Les ODD concernés dans certaines actions:

L’Artemisia annua dans la lutte contre le paludisme:

Video
État des lieux

Après avoir réussi à réduire de plus de la moitié l’incidence du paludisme dans le monde, l’OMS reconnaît dans son dernier rapport une résurgence importante des cas enregistrés (+10%) dans de nombreux pays et principalement en Afrique. Sa stratégie actuelle basée sur le traitement curatif par les thérapies d’artemisinine combinées (ACT), les moustiquaires imprégnées et le diagnostic précoce est extrêmement coûteuse et sa poursuite dépend d’un accroissement massif des montants de l’aide étrangère loin au-delà de ce qui est disponible. L’OMS estime que USD 7,5 milliards seraient nécessaires par an pour libérer le monde du paludisme alors que seulement USD 2,7 milliards sont disponibles. En outre, les cas de résistances aux insecticides et aux ACT s’étendent de l’Asie à l’Afrique. Manifestement, la stratégie actuelle a atteint ses limites et de nombreuses autorités africaines reconnaissent qu’à ce rythme, les objectifs des Nations Unies sur de développement durable de lutte contre le paludisme (en particulier ODD N ° 3.1) ne seront pas atteints d’ici 2030.

Artemisia, qu’est-ce que c’est ?

L’Artemisia annua est une plante médicinale issue de la pharmacopée chinoise et utilisée depuis plus de 2000 ans en Asie pour soigner le paludisme ainsi que comme plante de bien-être. En 2010, un agent d’IDAY-Kenya a identifié dans les jardins de la Kenyatta University un cultivar adapté au climat africain et non sensible au photopériodisme. Sa diffusion et son utilisation ont été dès lors spectaculaires suite notamment aux essais conduits par le Professeur Guy Mergeai de la Faculté agronomique de l’Université de Liège notamment au Sénégal. L’Artemisia annua est à la base des médicaments actuels Artemsinin-based Combination Therapy (ACT) : la molécule artemisinine, dont l’efficacité contre le paludisme a été prouvée, en est extraite. La plante est une vraie polythérapie. La Professeur Pamela Weathers chercheuse auprès de l’Institut polytechnique de Worcester (USA), cite environ 10 ingrédients de la plante qui seraient actifs contre le paludisme. L’Artemisia annua contient des antioxydants, des huiles essentielles, des flavonoïdes, du zinc, tous connus pour leur efficacité contre les infections. L’Artemisia annua appartient à la famille des Asteraceae qui contient plusieurs plantes médicinales. L’Artemisia afra, espèce indigène à l’Afrique, se révèle également efficace contre le paludisme et ne contient pas d’artemisinine – molécule à la base des ACT.

Stratégies du réseau IDAY en ce qui concerne l’Artemisia annua:

En plus de la formation des jeunes à la culture de la plante dans le cadre des jardins scolaires et des échanges de bonnes pratiques entre eux, IDAY encourage de manière soutenue la collecte de données médicales et la conduite de recherches cliniques. 3 actions en parallèle sont nécessaires.

Enquêtes sur l’utilisation et la culture de l’Artemisia annua
Une première évaluation indépendante de l’impact de l’usage préventif de l’Artemisia annua en milieu scolaire fut réalisée en 2014 sur un échantillon de 12 écoles au Kenya. Cette enquête conclut à un impact positif de la plante, tant sur le plan médical qu’éducatif mais les moyens limités n’ont pas permis d’assurer un cadre scientifique complet avec examens médicaux et comparaison avec des écoles témoins. Les experts internationaux ont conseillé IDAY de vérifier ces résultats selon un protocole rigoureux d’enquêtes et tests médicaux.

Cet exercice a été lancé en novembre 2018 sur fonds propres et appuis de fondations privées. Il compare les résultats d’écoles ayant développé des jardins scolaires permettant l’utilisation de la plante préventivement contre la malaria depuis plus d’un an avec ceux dans des écoles n’ayant pas la plante . L’étude concerne 16 écoles au Burkina Faso et 22 au Kenya, dont 16 participant aux tests médicaux. Les tests médicaux couvrent l’incidence de la malaria et des infections intestinales.

Les premiers résultats devraient être disponibles dans le courant de l’année 2020. L’étude comprend aussi l’analyse de la composition chimique des thés d’Artemisia annua produits dans les écoles qui cultivent la plante, par le laboratoire du Worcester Polytechnical Institute  de la Professeure Pamela Weathers. En effet, l’argument n° 1 de l’OMS contre l’utilisation de la plante par les producteurs eux-mêmes est le risque d’une grande variation de la composition chimique des feuilles et donc d’une efficacité incertaine contre la maladie. 16 échantillons des feuilles du Burkina et du Kenya sont testés pour vérifier leur composition non seulement en artemisinine, mais aussi en autres composants suspectés de traiter la malaria.

Coût 48.000  €

La recherche internationale en partenariat avec la Kenyatta University
De nombreuses études existent sur l’usage de la plante. Rares sont celles de niveau international et conforme aux critères de l’OMS (double-blind comparatif tests). De plus elles couvrent principalement le traitement curatif, rarement l’usage préventif de la plante (prophylaxie) pourtant capital en raison des incertitudes qui continuent de planer sur l’efficacité des vaccins et l’impact sur l’apprentissage scolaire.

Le traitement par plante est soumis aux mêmes obligations que lors d’une mise sur le marché d’un nouveau traitement pharmaceutique. La Kenyatta University (Nairobi) et IDAY ont signé en 2012 un accord, prolongé en 2018,  proposant de conduire de tels tests cliniques au Kenya avec l’appui d’experts internationaux. Kenya Medical Research Institute (KEMRI) a étroitement été associé à ce projet d’étude. Les tests cliniques seront conduits en 3 parties : (1) un test pilote de l’effet préventif du thé d’Artemisia annua sur 900 élèves[2] dans 12 écoles en conformité aux normes sévères de l’OMS pour traitement de maladies mortelles ; (2) l’analyse de l’effet répulsif de la plante par rapport à l’absence de moustiquaires dans 4 prisons (généralement démunies de moustiquaires) ; (3) en fonction des résultats de (1) et (2), traitements combinés des effets répulsifs de la plante et préventifs du thé en comparaison aux résultats des effets séparés. Des tests ultérieurs pourraient être conduits sur des femmes enceintes et nouveaux nés actuellement insuffisamment soignés préventivement en raison de la toxicité des médicaments disponibles.

À ce stade, seules les parties (1) et (2) sont considérées. Des discussions sont en cours avec différentes universités belges afin de s’associer à IDAY pour solliciter un financement du gouvernement fédéral belge.

Coût : 595.000 €

Colloque et interpellation de l’OMS
En 2017, le Ministre de la santé du Burkina Faso a proposé d’organiser un colloque qui rassemblera les représentants de l’OMS, les Ministres de la santé d’Afrique, les chercheurs et praticiens africains et internationaux des Artemisia annua et afra.

Le but est d’obtenir que l’OMS édicte les conditions dans lesquelles l’Artemisia annua peut être intégrée dans les programmes officiels contre le paludisme en Afrique.

Coût : 100 000€

Plus d’information sur l’Artemisia annua

Comprendre la position d’IDAY sur l’Artemisia annua

Interview IDAY - Eddy Caekelberghs - Au bout du Jour - Première Radio RTBF 10/01/18

FAQ
IDAY s’occupe d’éducation en Afrique. Pourquoi s’être intéressé à l’Artemisia annua qui a un rapport avec la santé ?
Il est prouvé que la santé a un impact sur la qualité de l’éducation. Les résultats des projets de jardins scolaires en place depuis 2010 et dans lesquels l’Artemisia annua a été plantée, montrent une diminution de l’absentéisme des enfants et des professeurs, une amélioration des résultats scolaires, une diminution des frais de santé (budget qui est libéré pour d’autres activités). Il faut aussi savoir que 3 crises de malaria avant l’âge de 5 ans diminuent de 15% les capacités cognitives de l’enfant.
En quoi la malaria a-t-elle un impact sur l’éducation ?
Un exemple tout simple : un professeur a 54 élèves dans sa classe. Sa femme fait une crise de malaria : il marche 2 jours en brousse avec elle pour aller au centre de santé le plus proche. Elle s’y fait traiter pendant 5 jours. Ils remarchent 2 jours pour rejoindre leur village. Pendant 9 jours, 54 enfants n’ont pas eu de professeur. Et c’était la femme du professeur…il y a aussi la crise de malaria des élèves, du professeur, etc… N’aurait-il pas été plus facile qu’il y ait de l’Artemisia annua dans le jardin de l’école ?
En quoi 10€ protègent 3 familles à vie contre la malaria ?

10€ permettent à 3 familles d’avoir accès à cette solution naturelle, efficace et peu coûteuse. Le programme comprend :

  • – La sensibilisation des jeunes à la nécessité de prévenir la malaria (influence sur les capacités cognitives, influence sur le niveau de l’éducation car absentéisme des élèves et des professeurs) grâce à l’Artemisia annua ;
  • – Une formation agricole : la plante étant délicate à cultiver au début, un programme d’échange d’étudiants provenant de projets IDAY où la plante a été établie de façon durable, est mis en œuvre pour fournir une assistance technique aux jeunes qui s’engageant à créer un jardin scolaire dans leur école. Des formations à la culture de la plante par des agronomes sont également prévues ;
  • – L’accès aux semences d’Artemisia annua adaptées aux conditions géo-climatiques mais aussi à des plantes (fruits & légumes) à haute valeur nutritive pour la création du jardin scolaire ;

Le projet comprend également des cantines scolaires. Un autre aspect innovant du projet est d’équiper les cantines de fours fermés pour réduire la consommation de bois (donc prévenir la déforestation) et les émissions de CO2. IDAY-International a financé ce type de fours au Kenya et les rapports indiquent une diminution de 50% du bois consommé (impact au niveau écologique mais aussi au niveau de la charge de travail des femmes qui s’occupent de la cantine) ainsi qu’une diminution de moitié du temps de cuisson (ce qui augmente la capacité de production de la cantine). En outre, il est connu que la distribution de repas à l’école augmente la fréquentation des élèves et influence donc positivement le niveau d’éducation En quoi est-ce à vie ? Une fois les jeunes formés à la culture de la plante, ils ramènent chez eux les semences et peuvent en faire bénéficier leur famille. Chaque année, les semences produites par leur plant permettent à d’autres de commencer leur propre culture … vous nous aidez donc à démarrer un cycle qui ne s’arrête pas !

Y a t il déjà des études qui prouvent que l’Artemisia annua est efficace contre la malaria ?
La plus grande preuve de l’efficacité de la plante comme prévention et comme traitement de la malaria est son utilisation par les Chinois depuis plus de 2000 ans ! Des études ont commencé sur le sujet depuis plusieurs années (Téléchargez le document scientifique au bas de la page). Elles mettent en évidence l’efficacité de la plante, ses composants jouant un rôle complémentaire lorsqu’elle est prise en totum. Les études montrent aussi que la plante s’adapte aux différentes conditions géo-climatiques.
Organisation Mondiale de la Santé : que pense-t-elle de l’Artemisia annua ?
L’Artemisia annua est la plante dont est extraite l’artemisinine qui est associée à un autre produit (comme la Mefloquine) pour produire le médicament officiel (ACT) promu par l’Organisation Mondiale de la Santé et distribué partout dans le monde. MAIS ! les premières résistances ont été observées à ce dernier médicament, ce qui veut dire qu’il devient de moins en moins efficace contre la malaria. QUELLE EST LA SOLUTION ? Les études montrent que l’Artemisia annua doit être utilisée dans son entièreté. C’est en effet la combinaison de ses 20 composants qui la rend efficace contre la malaria et qui fait qu’il n’y a pas de résistances observées : il y a trop de composants différents pour que le corps développe des résistances. Donc, la plante comme répulsif contre les moustiques et comme tisane ou poudre à titre préventif et curatif, est une solution qu’IDAY-International amène régulièrement sur la table de l’OMS, qui pour l’instant, attend les résultats de la recherche scientifique pour lever ses réserves.
Comment se fait-il que l’Artemisia annua ne soit pas déjà adoptée comme moyen officiel pour éradiquer la malaria ?

Et bien, parce que, dans notre mode de pensée occidentale, pour beaucoup de médecins, «on ne soigne pas les maladies avec des plantes». Les études cliniques aux normes de l’OMS ne sont pas encore suffisantes. Elles coutent chers et, contrairement aux entreprises pharmaceutiques qui financent les études pour prouver l’efficacité d’un médicament car il y a un retour financier derrière, dans le cas de cette plante, les financements sont difficiles à trouver. Notre stratégie :

  • 1. Prouver l’évidence observée sur le terrain, par une étude scientifique internationale pour que l’Organisation Mondiale de la Santé lève ses réserves. L’étude vérifiera également que la plante peut bien être utilisée par les femmes enceintes et les jeunes enfants ;
  • 2. Financer de nouveaux Jardins Scolaires : il faut former plus de jeunes partout en Afrique à la culture de la plante.

En 2010, dans un programme pilote promu par IDAY-Kenya dans la région de Kisumu (Kenya), une zone fortement touchée par la malaria, l’Artemisia annua a été plantée par des élèves de deux écoles secondaires. Le traitement préventif avec le thé s’est révélé être étonnamment efficace. L’absentéisme scolaire a disparu et les dépenses de santé ont chuté de 80%. Le rendement scolaire des élèves a grimpé en flèche. Suite à ce succès, de nombreuses écoles au Kenya ont adopté la plante et des projets d’Artemisia annua ont également été lancés par d’autres membres d’IDAY (cf. carte plus haut). Les résultats vont tous dans le même sens … il faut donc continuer ! Le budget des jardins scolaires inclut l’irrigation, les outils et la formation (appui technique donné par des agronomes aux jeunes qui démarrent un projet). Par ailleurs, IDAY soutient la formation de Clubs de Jeunes : les jeunes qui se sont investis dans la culture de l’Artemisia annua dans leur école, gardent 10% des semences pour les amener dans d’autres écoles. En plus des semences, ils apportent leurs connaissances nécessaires à la culture. Une fois la culture lancée, le projet ne nécessite plus d’investissement extérieur puisqu’il est géré localement. Les résultats des études scientifiques joints aux résultats obtenus sur le terrain donneront confiance à l’Organisation Mondiale de la Santé et aux Ministres de la Santé qui pourront décider de passer à l’utilisation officielle de l’Artemisia annua dans leur pays. L’Artemisia annua suscite en effet un intérêt grandissant au sein des gouvernements du continent africain en raison notamment des difficultés croissantes rencontrées avec les programmes officiels tant sur plan des résistances aux produits pharmaceutiques distribués que sur le plan financier.

Qu’en pensent les populations locales ?
C’est ça la force du projet : les populations locales voient les effets de la plante et se l’approprient. Certaines prisons, ne recevant en général pas les moyens de prévention et de soins de la malaria, ont également commencé la culture de l’Artemisia annua. Il est fréquent qu’un détenu emmène des semences avec lui à la fin de son incarcération et démarre une culture dans son village.
L’Artemisia annua a-t-elle d’autres vertus ?
Oui, elle est aussi très efficace dans le traitement des parasites intestinaux, 3ème maladie la plus fréquente en Afrique et responsable d’absentéisme scolaire. Des études montrent que la vermifugation des élèves a un impact sur les résultats scolaires. Des études scientifiques suggèrent que la plante est efficace contre plusieurs maladies infectieuses tropicales dont la tuberculose, la leichmaniose et la schistosomiase …
Est-ce que l’Artemisia annua est difficile à faire pousser ?
Il n’est pas rare que la culture échoue la première année : la plante n’a pas reçu suffisamment d’eau, les personnes n’ont pas cueilli les feuilles à temps avant la floraison pour en faire la tisane … Mais notre expérience sur le terrain nous montre que l’expertise s’acquiert vite. IDAY met en place des Clubs de jeunes : les jeunes qui se sont investis dans la culture de l’Artemisia annua dans leur école, gardent 10% des semences pour les amener à d’autres écoles. En plus des semences, ils apportent leurs connaissances nécessaires à la culture. Des agronomes appuient également les jeunes dans les projets existants.
L’Artemisia annua s’adapte-t-elle à toutes les conditions climatiques et à tous les terrains ?
Les plans d’Artemisia annua ont dû être adaptés aux conditions géo-climatiques des différentes régions d’Afrique. L’expérience montre qu’elle pousse partout moyennant un apport de fumier organique et un apport d’eau suffisant.
L’Artemisia annua repousse-t-elle chaque année ?
Non, c’est une plante annuelle. Il faut donc garder des semences qui seront replantées l’année qui suit.
L’Artemisia annua a-t-elle besoin de beaucoup d’eau ?
Elle a besoin d’eau de manière régulière. L’irrigation fait donc partie du budget des projets que nous soutenons.
Quelle est la superficie nécessaire ?

Les calculs sont basés sur les hypothèses suivantes (à vérifier en fonction des conditions locales) :

  • L’expérience de terrain nous pousse à prendre la donnée suivante : 1 ha donne 750kg d’Aa séchée (très bon rendement) = 15.000/ha sachets de 50gr
  • Besoin d’une personne en prophylaxie en moyenne selon la posologie recommandée : 126gr/an (= la moitié de l’année selon les saisons des pluies)
  • Alors, en pratique 1ha couvrent les besoins en prévention de 8000 personnes
  • 1,25 m2 sont nécessaires pour les besoins d’une personne
Yanou a le palu
Afin de sensibiliser les enfants et leurs familles à la plante, IDAY a demandé à un auteur-illustrateur camerounais, Vincent Nomo, de créer un livre pour enfants qui est publié au Cameroun. C’est ainsi qu’est né le livre Yanou a le palu. Cet outil de sensibilisation est également utilisé dans d’autres pays membres du réseau. En plus de cela, un guide pédagogique à l’attention des enseignants a récemment été réalisé par l’éditeur afin d’encourager les enseignants à utiliser ce livre dans leurs matières scolaires.
Méthode de culture de la plante
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